« Nous, gens du spectacle, réunis à Avignon parce qu’un tel festival est aussi celui de la parole publique et des exigences civiques, ne nous résignant en rien à la désertion des démocraties devant le pire, donnons lecture de la Déclaration d’Avignon.»

Ainsi commençait un texte lu en 1995 dans la Cour d’honneur du Palais des Papes. Un texte qui rappelait le nettoyage ethnique en cours en ex-Yougoslavie, demandait que les responsables reconnus soient traduits en justice, affirmait sa solidarité avec le peuple bosniaque, et réclamait à minima l’application des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations unies.

Trente ans plus tard, nous, femmes et hommes du spectacle, réunis à Avignon parce qu’un tel festival est aussi celui de la parole publique et des exigences civiques, ne nous résignant pas à l’impuissance, ni à l’invisibilisation du crime, déclarons notre solidarité avec le peuple palestinien.

Nous exigeons la cessation du massacre de masse en cours ayant déjà tué un nombre effroyable d’enfants. Nous dénonçons la politique destructrice de l’État d’Israël. Nous appelons à la reconnaissance de l’État palestinien, à l’application des sanctions prévues par le droit international, à la suspension de l’accord d’association UE-Israël, et à l’arrêt de la criminalisation des prises de parole et des associations soutenant la cause palestinienne. Nous appelons enfin toutes et tous à rejoindre les mobilisations en cours.

En 1995, la déclaration d’Avignon avait été saluée par le Président de la République, affirmant que « dans ce contexte, des prises de position telles que l’appel d’Avignon concourent très utilement à la mobilisation ». Si les situations ne sont pas les mêmes, il nous parait essentiel de prendre à nouveau publiquement position en soutenant, dans tous les pays, Israël compris, les sociétés civiles mobilisées pour la justice en Palestine.

Il en va de notre humanité commune et des droits humains. Trente ans plus tard, il est douloureux mais absolument fondamental de devoir rappeler, qu’une vie palestinienne, vaut une vie israélienne, et toute autre vie humaine. Nous sommes contemporains, après des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, et des actes génocidaires, de ce qui se dessine comme la disparition programmée d’un peuple, et notre responsabilité collective à toutes et tous est engagée.

 

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