« Sur un plateau les corps apparaissent, disparaissent, disent des mots proférés il y a des centaines d’années. De quelle mémoire s’agit-il et pourquoi, et en quoi cela nous concerne encore ? »

« Ce qui est là, vacant dans l’espace, et pourrait ne pas y être.
– sois plus clair !
– oui.
– ça, vois-tu, c’est une travée, et là vaguement une poulie.
– eh bien ?
– rien…tu passes là sur la planche par-dessus le ravin
– pas sûre la planche
– ni les rives… et alors ? d’une question une autre
– mais la poulie ?
– elle est déjà derrière et ne te sert à rien. »
Soubresaut est la vingtième création du Théâtre du Radeau.

« Dans ce fouillis de lignes possibles, nous guettons l’apparition d’un trait qui serait comme une décision qui engage, qui engage la vision et une multitude éventuelle, momentanée, illusoire…Une fois que
c’est fait, la structure ne va pas se mouvoir autrement que dans l’imagination. »

« Tableau de Hans Holbein « les ambassadeurs ». Les modèles ont disparu en chair depuis quelques lustres, et l’effet comme l’effort diplomatique dont ils sont chargés (…) n’offrent au regard que
l’intrigante scrutation somptuaire de la construction picturale.
Frise de Pergame : (…) la frise sculpte dans le marbre le combat des titans et des dieux. »

« Sortir de la mêlée sans sortir et risquer à chaque pas d’en dénoncer les subterfuges. »

« Celà va sans dire, s’exposant au treillis pourfendu des « raisons », s’en faire une. »

« Le théâtre ? C’est résister, pas reprendre, pas regagner parce qu’on a perdu. Résister, cela veut dire se souvenir : la mémoire devant, pas derrière. »

François Tanguy